27 septembre 2004

Le Marais : marécageux, humide et embrumé

16h30 (soit ¼ d’heure avant d’aller à la gare) : j’appelle celle qui était censée m’accompagner (et accessoirement de m’appeler pour confirmer). Voix ensommeillée (une feinte, évidemment…), ba wi la pauvre elle s’est couchée à 2h du mat’. Du coup elle vient juste de se réveiller. En plus, elle a pas fini ses devoirs. Bon, c’est vrai qu’on en avait vraiment beaucoup pour ce week-end. Mais de là à me faire croire qu’il est absolument IMPOSSIBLE de se libérer 2/3 heures dans la soirée... Et pis en plus, sa maman elle est pas là, alors elle peut pas sortir de chez elle sans permission (bruits de fond : voix de femme –qui peut-ce bien être ?-qui lui demande de ranger sa chambre).

Non, vraiment, c’est décidé, maintenant je ne sortirai plus qu’avec mes VRAIS et fidèles amis, au lieu de me promener avec des substituts d’amis mythomanes et sur lesquels on ne peut pas compter.
S’il y a vraiment une chose que je déteste, c’est qu’on me pose un lapin. C’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai découvert à quel point c’était désagréable (oui parce qu’elle n’en est pas à sa première fois). Qu’elle aille se faire foutre.
Et encore, si elle m’avait appelé pour me dire que c’était pas possible, j’en aurais pas fait toute une histoire. Mais non, c’est MOI qui ait été obligée de le faire, surmontant mon dégoût maladif du téléphone.

Donc voilà, c’est l’esprit marécageux, humide et embrumé que je suis partie dans le Marais, lui-même marécageux, humide et embrumé.

-Concert à l’hôtel de ville : des vieux qui chantaient des chansons en français (ils appelaient ça du rock). Durée du regardage : 10 mn (uniquement parce que le mec avait une Gibson et qu’elle avait un joli son -normal c’est une Gibson-mais bon il s’en servait comme un manche pour faire de la musique pourrie)
-Erration à travers les 3e et 4e arrondissements. Durée du promenage : 1h (j’ai noté en particulier un bar au croisement de la rue de Rivoli et je sais plus quelle rue-c’est très précis-devant lequel j’ai dû passer au moins 3 fois).
-non-entrage dans les bars (car non-accompagnée) et restage devant des boutiques de gadgets avec des yeux ébahis de gamine ébahie.
-Achetage de Coca (wi wi, j’y tenait vraiment) dans une boulangerie, et économie de 3€ sur le prix du Coca en bar.
-Achetage du nouveau Guitar Part (et regrettage quasi-immédiat).
-Nombre de regards échangés avec des filles : j’en sais rien j’ai pas compté. En plus elles avaient toutes au moins 2 fois mon âge. Sauf une, et là j’ai vécu un moment d’une incroyable intensité : on s’est regardées, marchant en sens inverse l’une de l’autre, elle s’est retournée, je me suis retournée, on s’est échangé un dernier regard, et…on a continué notre route. Trop triste. J’en avais les larmes aux yeux (non en fait pas à ce point mais c’est juste pour intensifier le tragique de la scène).
-Rentrage chez moi l’esprit nevertheless en meilleur état qu’au départ de chez moi.
-Besoinage (j’aurais jamais cru pouvoir inventer un mot aussi horrible) d’une femme de ma vie
-Ecrivage de frustration dans blog en perte de vitesse.

Salvateur mon cul.

Je vais me convertir au bouddhisme. Pour ne plus avoir aucun désir. Donc aucune déception.

Ce serait dommage quand même de ne plus avoir aucun désir. Devenir quelqu’un de tiède. Inexpressif. Insensible. Passer du rang d’humain à celui de légume, quoi.
Ce serait chiant comme condition. Sauf pour ceux qui n’aiment pas se payer une petite dépression de temps en temps…
Vous en faites partie, vous ? Moi pas en tout cas.