26 décembre 2004

Comme tout le monde, Be yourself

Se marier, avoir des enfants, fonder une famille, avoir une position stable, etc etc…
Il y en a que ça fait rêver. Pas moi. Je trouve ça tragique.
Comme dirait Fanny Ardant : ‘J’ai toujours assisté au mariage des autres avec tristesse. Je déteste l’idée que l’on rentre dans le rang. Je trouve que les histoires d’amour clandestines sont les plus fortes’.

Depuis notre plus tendre enfance, on nous malaxe le cerveau, on le touille de manière à obtenir une pensée universelle uniforme. On nous dit que le jour de notre mariage sera un des plus beaux jours de notre vie. Quid de l’après-mariage ?
Toutes les belles histoires et tous les contes se terminent en mariage éternel avec enfants & tutti quanti. Faites de beaux rêves. Profitez-en car plus tard ils deviendront des cauchemars.
Bonjour le désenchantement futur.
Et en plus on vous fait peur. Si vous ne vous mariez pas, vous êtes une vieille fille. Si vous n’avez pas d’enfant, vous êtes un égoïste narcissique.
Je pense être plus réaliste que pessimiste.

Ca me frustrait quand je regardais un Walt Disney comme La petite sirène, Cendrillon, etc.
C’était tout le temps la même chose. J’aurais souhaité une fin originale.
Exception pour Blanche Neige où on ne sait pas où son prince l’emmène. Je trouvais ce flou troublant (haha) et mystérieux.
J’ai adoré aussi Alice au pays des merveilles. Il se distinguait en tous points du schéma classique des autres WD.

Plus tard, je me suis réfugiée dans les films et les livres sombres et/ou barrés. Ce sont les seuls qui possèdent une pérennité à mon goût. Mulholland Drive, Matrix, Donnie Darko, La nuit des temps de Barjavel et Le petit prince (ces deux livres totalisent à eux seuls plus de 75% des larmes que j’ai pu verser dans ma vie), les Amélie Nothomb, Stefen King, Bernard Werber, Mon bel oranger, Le 5è élément, la trilogie Star Wars, Dancer in the dark., et d’autres encore…
Tous ces livres et films qui nous privent de tout repère. Qui créent. Qui s’affranchissent au maximum de ce qui existait avant eux.
Par contre, leur pérennité n’existe que dans ma mémoire. Pas dans leur relecture. Je déteste relire un livre ou revoir un film que j’ai aimé. On ne retrouve jamais la sensation première. J’ai eu le malheur de relire La nuit des temps. J’ai été très déçue que ça ne m’ait pas fait le même effet que la première fois.
En fait le contexte dans lequel on se trouve compte presque autant que le livre lui-même.

Et si ça se trouve, c’est l’anti-conformiste de 16 ans qui pense tout ça. Peut-être que la grand-mère de 70 ans aura tout oublié. Trouvera tout ça ridicule. Aura des enfants. Sera malheureuse mais se dira qu’après tout, c’est la vie..
Ou peut-être qu’elle se fera euthanasier. Si elle garde son angoisse de vieillir d’ado.
Peut-être qu’elle mourra dans son coin et qu’on ne se rendra compte qu’elle est morte que parce que les voisins se plaignaient de l’odeur.
En fait c’est pour ça qu’on a des enfants. On a peur de la solitude. Si on n’a pas de famille, c’est comme ça qu’on finit. Ou dans un hospice. Vous avez déjà été dans une maison de retraite ? Je n’y suis allée que 2 fois et j’ai eu autant de mal à m’en remettre la première que la deuxième fois.
Je n’ai jamais eu peur de la mort auparavant. Ce n’est que maintenant que ça se réveille.

Mais je ne suivrai pas les moutons. J’aurai des enfants si j’en ai envie..

C’est aussi pour ça que j’écris ce blog. Je ne veux jamais perdre de vue que j’ai été (on a un peu l’impression que j’ai déjà 70 ans là, non ?) contre tous ces schémas pré-établis, ces obligations qui n’en sont que parce que tout le monde les suit, bien qu’au départ, elles n’avaient que le statut de droits. Que j’avais des haut-le-cœur dès qu’on voulait me les appliquer.
D’un autre côté, je ne relis jamais mes anciens posts. Mais qui sait, quand je serai une vieille nostalgique abandonnée, j’aurais peut-être envie (besoin ?) de me prouver que j’ai fait qqch de ma vie.
J’espère que jamais de ma vie je ne dirai : ‘Je l’ai fait PARCE QUE tout le monde le fait’
Non pas que je veuille à tout prix sortir du lot, me démarquer, car ce serait vraiment contre-nature, moi qui ai plutôt tendance à m’effacer. Mais ça me fait flipper d’être entraînée par les autres et de ne pas être totalement maître de mes propres décisions.
Bien que ce soit difficile d’y échapper.