24 mai 2006

Tiounin'gue, layettes, autoritarisme et fourvoiements...

Lorsque je disais que le personnel de C…… était très gentil, je voulais dire en réalité qu'il était parfois trop gentil. Et je viens de découvrir le vice caché : tous les vices justement sont concentrés en une seule personne : le boulet.

Ce midi, alors que je faisais face à mon McFlurry, un employé du rayon bricolage est venu s'asseoir en face de moi. Il commence à engager la conversation, en me demandant comment se passait mon stage (je ne l'avais jamais rencontré auparavant, et je ne sais même pas d'où il tenait que j'étais en stage).
Ca commençait plutôt bien, malgré mon asociabilité et les banalités d'usage qui accompagnent une première conversation que j'ai en horreur. Et particulièrement lorsqu'elles émanent d'un boulet.

Et après c'est parti en vrille. Il a commencé à me parler de tuning, sa grande passion. Le beauf par excellence, qui m'a fait un monologue sur sa nièce de 4 ans (il était mort de rire en m'expliquant qu'elle tapait sur les néons multicolores posés sur l'autoradio. Hum, il y a certaines personnes qu'on devrait avorter, plutôt que de les laisser infliger impunément ce genre de discours à leurs auditeurs), sa sœur qui vient d'avoir un enfant et de se marier, ses amis qui vendent des gadgets aux Halles, l'oncle, la tante, Casimir et le karaoké…
Il m'a expliqué ce que signifiaient GTI et GTD (mais ne me demandez pas de réexpliquer), que pour faire un "concours de bruit" (consiste à mettre des baffles énormes et hors de prix dans une voiture, et pousser le son à fond lors du concours ce qui les grille en quelques secondes et qui provoquerait un arrêt cardiaque à quiconque se trouverait à l'intérieur tellement la pression est énorme), il fallait bétonner sa voiture. Passionnant, quoi. Mais le meilleur reste à venir.

Il me sort d'un coup qu'il laisse les filles venir à lui. Je ne sais plus de quoi on parlait avant, mais je peux vous assurer que ça n'avait aucun rapport.
Non content de son petit effet sur mes yeux écarquillés, il me demande alors s'il peut me "croquer" (siiiiiiic !!!). Je ne le connaissais que depuis une heure. Mais comme ce gros lourd s'accroche contre vents et marées, il me harcèle pour que je l'accompagne à un concert. Et d'enjoindre le geste à la parole : il se dirige vers l'accueil du C…… et demande à l'hôtesse quels sont les prochains concerts (de chanson française, il adore la chanson française, bien évidemment. Curieusement, il n'aime pas Johnny Hallyday). Ma bonne étoile ne m'a jamais lâchée, fort heureusement, et l'hôtesse était très mal renseignée en plus de ne pas sembler apprécier mon collègue (et s'il se comporte de la même manière avec toutes les femelles qu'il croise, ça se comprend).


Mais l'histoire ne s'arrête pas là : alors que nous devions rentrer dans nos services respectifs, il m'a demandé mon numéro de portable. C'est là que mon manager-sauveur surgit de la nuit et que je lui emboîte le pas sans donner plus d'explications à l'autre winner.

A présent il faut que je trouve un plan d'action pour ne pas le croiser pendant les 3+2 semaines qu'il me reste. Mamamia…
Si le plan A échoue, lui dire que j'ai un copain baraqué. Ne surtout pas lui dire la vérité, il serait capable de demander s'il peut s'inviter pour un plan à trois.

Gros naze.


Sinon aujourd'hui j'ai dirigé une dame qui me demandait où étaient les layettes vers le rayon boucherie. En ajoutant "C'est de la viande ?". Le pire c'est que je n'avais même pas l'intention de me moquer d'elle.
Je n'y suis pour rien si les gens utilisent des mots compliqués pour dire bavoir. Et puis la puériculture c'est pas mon domaine…

Et aussi aujourd'hui la polono-russo-hongroise m'a dit "Toi, dans ton rayon, femme !" avec un grand sourire et en me tirant délicatement par le col, alors que je la suivais machinalement dans son rayon (les phéromones, toussa… ça m'hypnotise).
Mais le problème c'est qu'elle a enchaîné avec "Et va au rayon homme aussi". D'où j'ai déduit que je m'étais fourvoyée sur la ponctuation, et qu'il fallait évidemment enlever la deuxième virgule. Too bad.

Je me suis beaucoupe fourvoyée aujourd'hui je trouve. Mais j'aime ça.

Sinon pendant mon interminable pause de midi j'ai lu les 100 premières pages du livre des Bogdanov "Avant le Big Bang". Et j'adore. A tel point que je me suis lamentée toute l'après-midi de ne pas avoir continué dans la voie scientifique.