11 janvier 2006

The time is running out

Je fus naguère porteuse d'un terrible secret : le matin, je mettais 4 mn pour aller à la gare. Le soir, deux fois plus. Ce fait surnaturel engendra une crise de paranoïa aigue puisque je fus dès lors persuadée que des Instances Suprêmes m'avaient plongée dans une inextricable faille de relativité spacio-temporelle.


J'ai tout de suite écarté l'hypothèse d'un changement de vitesse podologique entre le matin et le soir puisque le matin je traîne et que le soir, le moindre de mes orteils est en action pour procurer à mes pieds la forme aérodynamique optimale pour grappiller des centièmes de secondes sur mon meilleur temps précédemment établi.


Et puis récemment, je me suis aperçue que l'horloge de chez moi avançait par rapport à celle de la gare.

Il n'en reste pas moins que l'impression que le temps s'acharne sur soi est copieusement plus flatteuse qu'un bête problème de référentiel.
D'où l'avantage de se promener sans montre, on se sent plus grand.