02 avril 2005

Attention post fouillis

Il y a un truc qui me motive vraiment car je sais que ce n’est pas utopique, c’est quand j’envisage mon avenir et que je nous vois, ma future femme et moi, dans notre appart à Paris ou NY ou LA ou Londres ou Berlin ou que sais-je encore, et que toutes nos journées seront différentes et bercées d’amour (sortez les mouchoirs).
Parce qu’on n’aura pas de chiards greffés à nos seins -puis nos jambes- desquels on devra s’occuper à heures fixes et transformer notre vie en un compte à rebours enfermé dans une cocote minute géante à dimension humaine.
Parce qu’on sera libres, autonomes, sans horaires, sans planning, sans contraintes self-imposées, sans routine, sans règles (enfin ça dépend desquelles mouarf mouarf)
Parce qu’on sera libérées de tous les schémas qu’on nous impose et qu’on nous présente comme ‘épanouissants’ et ‘imprimés dans le mouvement de la ‘’’’’’’vie’’’’’’’’.
Parce qu’aucun ‘instinct’ ou plutôt préjugé ne nous dictera celle qui, par nature, doit se taper les tâches ménagères et celle qui va au travail pour nourrir la famille et blablabla.
Parce qu’une fois que je serai PDG de Nestlé ou Coca Cola ou Microsoft, je paierai les femmes 25% de plus que les hommes. Et je règnerai en maître sur le commerce et la politique et j’aurai le pouvoir d’imposer le même zèle à mes collègues tout-puissants.

Et si plus réalistement j’obtiens un post dans la pub, je veillerai à ce que ma boîte ne sorte jamais le moindre spot du genre ‘Votre femme a des gros bras parce qu’elle récure trop ?’ et basta la rentabilité sur ce point-là, si toutefois ce genre de spots fait vendre. VRAIMENT basta.

A ce propos, le CSA est vraiment un comité de coincés du cul adeptes d’une idéologie machiste. D’ailleurs, savez-vous de quoi il est constitué ? D’une poignée de mères de famille (soumises et douées d’un sens du discernement plus que douteux).
Tout de suite, ça explique tout.
Ca explique pourquoi elles trouvent normal qu’un rappeur mâle (créature supérieure) vocifère des insultes -très élaborées à partir de son vocabulaire primitif- à l’égard des femmes (créatures inférieures) à moitié à poil se dandinant devant lui tandis qu’il se touche son TRES GROS membre saillant.
Ou alors qu’on montre de la violence, de la domination et du sang parce que ça fait ressortir la virilité des héros et ça remet les filles (pardon, les garages à bite) à leur place.
Tandis qu’un smack entre filles ou garçons (cf Tatu, Placebo, Indochine, Cherry Blossom Girl et tant d’autres) sera systématiquement censuré.
Parce que méfions-nous, ma chère Gertrude, ce genre d’images peut avoir une incidence inconsciente et absolument dévastatrice sur nos chères têtes blondes. Elles les privent de tout repère. Qu’adviendrait-il si ces images pernicieuses modifiaient leur perception du couple hétéronormal ? Oh mon Dieu ! Je suis certaine qu’elles ont le pouvoir de faire devenir mon Charles-Edouard pédé… Censurons-les !

-Au fait Hortense, avez-vous vu la pub pour le nettoyant qui dit : ‘Votre femme a des gros bras parce qu’elle récure trop ?’ Excellente, n’est-il pas ?
-J’approuve totalement, Gertrude. Je n’ai pas pu m’arrêter de rire avant 5 mn. Il faut absolument que j’achète ce produit.
-Pourtant, au CSA, nous avons reçu des plaintes d’associations féministes.
-Quelles idiotes, celles-là. La place d’une femme est dans la cuisine, ça s’est toujours passé ainsi, pourquoi sans cesse remettre cela en cause ?
-Exactement. Il n’y a aucune raison de censurer cette pub.

Sans blague.
Tient, tant qu’à régresser, ça vous dirait une partie de chasse au mammouth demain ? Les femmes tailleront les lances et tresseront des colliers de fleur tandis que les hommes s’élanceront, kiki à l’air, à l’assaut des grosses bébêtes trompues.
RDV à 15h

Oui je suis devenue féministe. Et je vous emmerde.


Ma femme, je l’aimerai dans l’instant, et peu importe que ce soit pour la vie ou pas.
Le matin je me réveillerai dans ses bras non-velus avec ma jambe velue (c’est pour voir si vous suiviez) entre ses cuisses non-velues et je caresserai son visage non-barbu et j’effleurerai ses tétons tout pointus et je sentirai ses frissons tout frissonus et je crois que je pars en couilles toutes couillues, là (c’est pas le cas de le dire).
Jamais nous ne laisserons s’installer le côté ‘routine’ ou ‘colocation’ entre nous. Si nous voyons qu’il s’installe fatidiquement, alors nous nous séparerons.
Et il n’y aura pas le remords de faire subir un ‘divorce’ à nos enfants car ils n’existeraient pas. Ou de décevoir notre famille car c’est pour nous que nous vivront.
Nos rapports seront sains et emplis de tendresse car elle sera mon égale, ma moitié indivisible.
Et nous ne nous soucierons pas de ce que pensent les autres parce que les choses auront évolué je l’espère, et que nous n’aurons même pas conscience de ce qu’ils pensent, aveuglées par notre bonheur et par le mépris que nous inspirent ces petites gens.

J’ai dit au début que ce n’était pas utopique comme vision des choses ?
Je le pense encore.
Je me laisse quelques années pour déchanter.
Mais honnêtement, j’ai trop foi en cela pour envisager qu’un jour je puisse faire des concessions.

I wish you to be happy,
Novo