15 octobre 2005

Séminable

On dit que les étudiants en comm*rce sont tous pétés de thunes. Faux
On dit que les étudiants en école de comm*rce ne pensent qu'à faire la fête et boivent comme des trous. Vrai. Mais comme dirait une de mes profs, 'boire, c'est génétique dans ce pays', alors nous ne sommes pas les seuls concernés.
On dit que les étudiants en école de comm*rce sont arrogants. Seulement 50% (mais 90% en HEC).
On dit que les étudiants en école de comm*rce subissent un lavage de cerveau. Hum, ce que je sais, c'est que les intervenants ne sont pas toujours très lucides, pour ne pas dire carrément barjes. Mais puisse notre esprit critique nous préserver de toute décrépitude.

J'ai eu l'impression, pendant ce sémina*re, qu'on avait à plusieurs reprises touché le fond.
Mais à chaque fois, un élément nouveau, exponentiellement pire que le précédent, advenait. Le paroxysme de l'horreur fut atteint avec cette phrase de Paul André S, metteur en scène et comédien soi-disant connu (oui parce qu'on avait des comédiens qui nous faisaient cours, pour qu'on 'apprenne à se connaître'. Mouarf) ; je cite : 'Il y a des parents qui exploitent leurs enfants dès leur plus jeune âge en les faisant tourner dans des spots publicitaires. Pour moi, c'est de la pédophilie. Ceux qui font ça, c'est des pédés'. Fin de citation.
Bon ça c'était le paroxysme. Mais on n'était pas loin du fond non plus lorsque quelques imbéciles de ma promo s'emparèrent du micro pendant l'absence des profs pour lancer 'le slogan des 1è année' : '1è année, on vous la met, 2è année, tous des pédés'. La première fois qu'ils l'ont scandé, j'ai tressailli. La deuxième fois, j'ai senti toutes mes forces m'abandonner. Mais les 3è, 4è et 5è fois, lorsque toute la promo (150 personnes) ont repris l'hymne en chœur, j'ai failli faire un malaise. Quelque chose me dit que je n'ai pas fini de l'entendre…


Heureusement, les soirées étaient là pour me remonter le moral, et, l'alcool aidant, faire toutes les conneries possibles et imaginables.
Chaque soir nous avions rendez-vous au fin fond du domaine, dans la forêt, devant un grand f*u de camp.
Les 2è année ont profité de l'aubaine pour balancer nos sacs de couchage par la fenêtre et renverser les matelas. Nous nous sommes aussitôt vengés en portant des seaux d'eau sur des kilomètres qui nous séparaient du f*u de camp et en leur balançant tout à la figure. Mais ils avaient prévu la riposte et, penchés par la fenêtre au dernier étage du château, ils déversaient des litres d'eau sur tous les 1è année qui osaient s'approcher.


Je passe pour une pucelle/malbaisée parce que je ne prends pas part aux conversations des filles sur leurs derniers exploits sexuels [j'ai le goût de la mise en scène, je ne vais pas m'outer sur un coup de tête, non mais ho] et prends un air désintéressé lorsqu'elles avalent leur pilule à grand renfort d'anecdotes sur les innombrables fois où elles ont 'grave flippé sa race'.


Ce sémina*re s'est tout de même achevé sur une note d'espoir. Dans le car, une petite racaille de la promo a dit à son voisin qu'il était contre toute forme de discrimination et que par conséquent il aimait bien les homos.
Pourtant, je mets ma main à couper qu'il a scandé 'notre' hymne avec les autres. Même les gay-friendly cautionnent les propos homophobes sans en avoir conscience. Ça me tue…