26 octobre 2005

Smells like teen spirit

Bon je peux toujours vous faire croire que tout va bien, que je suis une étudiante épanouie, que le soir je m'endors facilement et que je fais de beaux rêves, que je suis insouciante, que j'aime les gens que je côtoies, que je n'ai jamais aucun doute sur mon orientation, qu'on se damnerait pour avoir ma vie sentimentale, bref que je m'éclate…

Sauf que ce n'est absolument pas le cas.

Mais que j'aille bien ou pas, après tout, c'est mon problème et pas le vôtre. Vous venez ici dans l'espoir de vous divertir entre la pub et la pause pipi, pas pour m'entendre me plaindre I guess… Et je ne cherche pas non plus un épanchement de sollicitude.

Donc on va dire que ce post ne s'adresse pas à vous mais à moi-même, d'accord ? Et que si je le mets en ligne, c'est pour ne pas encombrer la mémoire de mon ordi. Ouais enfin bref…
Vous lisez, vous lisez pas, ça m'est égal. J'écris pour mon plaisir (enfin là en l'occurence, la chasse aux démons).

Je ne sais pas par où commencer. Certes, je ne livrerai pas tout.

Mais dans la confusion de tout ce qui foire, commençons par ce qui fut ma première phobie : la mauvaise note.
Là en l'occurrence je n'ai pas encore eu de notes, bonnes ou mauvaises. Mais je les mauvaises, je les sens approcher à toute allure.
Et ce qui me préoccupe, si on met de côté le fait que c'est mon moral déjà bien bas qui est en jeu, c'est que mes résultats scolaires sont l'unique fragment de moi que mes parents trouvaient à valoriser (le reste étant, bien entendu, dénigré sans ménagement).
Jusques lors, je fus une merde. Je serai désormais une sous-merde. Mon seul réconfort est de ne pas croire en la hiérarchie des merdes…


Après les futilités, enchaînons sur des trucs un peu plus sérieux.

Les filles pleurent au moins une fois par mois, il paraîtrait que ce soit biologique.
Ce qui est bien avec les larmes 'biologiques', c'est qu'elles sont déclenchées par les hormones. Donc, le plus souvent, elles n'ont pas de véritable raison d'être et n'ont qu'une durée de vie assez courte.
Mais lorsque vous vous trouvez dans une situation à laquelle vous ne voyez pas d'issue et qu'il vous faut une volonté extraordinaire pour stopper le flot pendant la journée ; se retenir le soir enfin seule étant peine perdue, il ne s'agit malheureusement pas de larmes 'biologiques'.

Une fille de la promo a craqué aujourd'hui. Et pas qu'un peu… Je me suis éloignée parce que sinon j'y serais passée aussi.


Mes problèmes relationnels à présent :

Je peux être tellement philanthrope avec certaines personnes que j'en deviens la pire des misanthropes avec les autres.
Je n'y suis pour rien si une minorité de personnes sont tellement géniales que la masse en devient mièvre et méprisable.

Dans la catégorie des gens qui me filent de l'urticaire figurent une grande partie de mes 'camarades' de promo :
-la fille absolument incapable de comprendre et de faire preuve de second degré. Exemple : c'est un casse-tête le midi pour trouver une table libre. Récemment, nous avons trouvé un 'endroit secret' dans lequel déjeuner. Lorsque que je dis à une convive de n'en parler à personne, de passer incognito et de bien vérifier si elle n'est pas suivie, la seule chose que l'autre conne trouve à dire c'est 'mais non on s'en fout', avec un air profondément excédé.


-les filles qui parlent de leurs mecs. Je ne peux pas vraiment le leur reprocher, mais putain qu'est-ce que c'est pesant de les écouter (et qui plus est, passer pour une frustrée)…

-la petite peste qui peste en permanence avec son air supérieur

-99% des garçons, ceux qui 'ne sont pas des pédés' et qui le revendiquent haut et fort.

-les gens de mon trinôme. S'il y a bien une chose que je déteste, c'est travailler en groupe. Parce que tout ce que font les autres c'est de la merde, et que tout ce que vous faites, ils trouvent que c'est de la merde. Sans compter que le QI d'un groupe, c'est le QI de la personne au QI le plus faible, divisé par le nombre de personnes du groupe. Le QI le plus faible de mon trinôme, c'est 2 (et ce n'est pas moi, je vous le jure). Divisé par 3, ça fait 0,66667. Youpi on va aller loin comme ça…

Par contre il y a une petite blonde toute timide qui a toujours la bonne réplique toute mimi au bon moment. Mais le problème avec ces personnes-là, c'est que tout le monde les aime.


Mon orientation :

Oui, il m'arrive de me demander ce que je fous là. La pression est énorme. Mais si j'étais allée à la fac, est-ce que je m'y serais sentie mieux ? Et en école d'ingé ? Et en IUT ? Et ailleurs ? Ca aurait été pareil, voire pire. Je pense cependant que j'aurais bien aimé la fac, parce qu'il y a peu de cours, parce que tous les devoirs ne sont pas obligatoires. Je m'y serais plantée of course, mais je n'aurais peut-être pas connu les crises d'angoisse dont je viens récemment de faire l'expérience.

Je n'ai pas forcément envie de bien gagner ma vie. Enfin si bien sûr, j'en ai envie. Mais je ne suis pas sûre d'avoir le courage et la motivation nécessaires pour mener à bien mes études. Et à terme, j'ai encore moins envie d'un travail qui me bouffe mes journées et mes temps libres. Anyway comme on sera tous au chômage, j'aurai fait des études pour des prunes. Mais là en l'occurrence, je ne risquerais pas de me plaindre d'avoir un travail prenant.


Last but not least, loin de là, tout le reste :

En vrac, je ne mange plus (des filles de la promo m'ont demandé si j'étais anorexique, à force de me voir jeûner le midi), je ne dors plus, je ne souris plus, j'ai des crises d'angoisse en permanence…
Je me dis que ce n'est qu'éphémère, que la sensation de mal-être ce n'est rien de plus qu'une réaction chimique et qu'en me concentrant un peu, à défaut d'agir sur les causes, je peux amender les conséquences. Mais jusque là, c'est pas très efficace.
Si par hasard vous avez le n° du Dalaï-lama dans votre répertoire, ça m'intéresse.

Et si vous avez réussi à lire ce post jusqu'au bout, je tiens à vous féliciter personnellement parce que moi-même il m'a fallu du courage pour me relire...