25 août 2005

Ground control to major Novo

(je vous l’accorde, Major Tom sonne beaucoup mieux mais désolée si j’ai pas de David Bowie à domicile pour me trouver des titres qui sonnent).

Suis allée à la bibliothèque en vue de mon hibernation (le temps s’y prête).
J’ai pris tout ce qui me passait sous la main : Le monde selon Garp, Monsieur Butterfly, le tome 2 de Ça de Stephen King même si j’avais trouvé le 1 à mourir d’ennui, Le portrait de Dorian Gray, Le comte de Monte-Cristo et des magazines.
Enfin rassurez-vous, je n’ai pas loué de Danielle Steel. Même si les histoires d’hétéros à l’eau de rose, pour le coup, ça me changerait les idées.
A partir d’aujourd’hui et jusqu’à la rentrée, je ne quitte pas mes draps, je disparais.

En fait, l’intérêt de ce post était surtout de vous faire part d’une expérience soufflante, bien qu’assez fréquente. Elle doit sûrement avoir un nom spécifique, même. Vous savez, quand vous apprenez un nouveau mot ou entendez parler d’une personne célèbre dont vous n’aviez jamais entendu évoquer le nom auparavant. A coup sûr, dans la semaine qui suit, vous voyez ce mot ou ce nom partout autour de vous et l’entendez dans tous les médias.
Le plus souvent, ça énerve car ce mot avait une importance vitale au moment où vous l’ignoriez.

Il paraîtrait qu’en réalité, ce soit notre esprit qui nous trompe en accordant une attention exacerbée à ce mot, là où il était noyé dans le flot des autres mots lorsqu’on ne l’avait pas encore rencontré dans une circonstance particulière.

Exemple : je feuilletais justement un des magazines et je tombe sur ‘Jean-François Kahn’. C’est au moins la 10è fois que je vois ce nom mentionné depuis mon oral d’école de commerce. Bien entendu, lors de l’oral, j’ignorais complètement qui il était, or manque de bol, j’avais cette phrase de lui à commenter : ‘Tout change parce que rien ne change’.
Et quand on ne connaît pas JF Kahn, on ne peut pas deviner le domaine auquel cette phrase se rattache et on part dans des considérations complètement vagues. Je ne vous raconte pas le handicap, d’autant plus pour quelqu’un qui n’a pas fait ES. Allez-y, traitez les S ‘d’handicapés socio-culturels’ (dixit un prof d’éco), je ne peux que vous donner raison puisqu’on nous fait croire que sans les maths, le monde ne serait qu’une jungle hostile peuplée de bêtes féroces (nommées Jean-François Kahn).

D’ailleurs il est amusant de comparer les différents programmes et de voir à quel point on nous manipule à notre insu : une amie qui est en 1è L me racontait ce qu’elle faisait en physique-chimie : des expériences chimiques appliquées aux aliments. En maths, les pourcentages et proportions étaient pratiquement toujours utilisées dans le cadre de recettes de cuisine. En SVT, elle a fait l’alimentation et l’environnement (ça vous fait pas penser aux pubs dans lesquelles on voit la gentille mère de famille prendre soin de son mâle et de ses rejetons en leur donnant de la saine nourriture, et celle dans laquelle les femmes frivoles qui doivent grave se faire chier à la maison vont rapporter leur piles usagées à leur pharmacien mâle ?), ainsi que la procréation.
Oui car la sexualité envisagée autrement qu’en tant que moyen de reproduction n’est abordée qu’en Terminale S ‘classique’ (je ne lai donc même pas abordée puisque je n’ai pas fait de SVT). Les filles de L, elles, sont cantonnées à la reproduction.
Anyway, entendre parler de la sexualité hétéro et uniquement de la sexualité hétéro, (car il est bien connu que les gouines ne baisent pas et que les paydayz sont des pervers par conséquent ils n’ont rien à faire dans le programme destiné à former de futurs citoyens équilibrés), ne m’aurait sûrement pas enchantée.
Je vous invite à consulter les BO de l’éducation nationale pour la série littéraire qui sont édifiants (ceux qui arriveront à se repérer dans ce bazar de documents auront un cadeau-surprise). Exemple :
« Proposition d'exemples : battements cardiaques, estimation de longueurs, durée des repas du soir, nombre et durée de conversations téléphoniques, temps de passage en caisse dans une grande surface, etc. », programme maths-info 1è L. Et pour le programme scientifique de L (c'est celui de 2000/2001 parce que j'ai pas trouvé celui de 2005, mais les programmes sont restés sensiblement les mêmes)

En sachant qu’il y a toujours une très grande majorité de filles en L, il n’est pas difficile de conclure quant à la mentalité de ceux qui s’occupent des programmes.

Bref, pour en revenir à l’oral, toujours est-il qu’avec une préparation de 10mn et 20 mn de passage devant jury sur cette phrase incompréhensible, j’ai été prise dans cette école et même pas sur liste d’attente alors prosternez-vous.
Aaaah ça fait du bien de s’autocongratuler, parfois.

J’ai comme l’impression d’avoir perdu le fil du post…