23 février 2005

The voyage out

Virginia Woolf
Née 1882. Suicidée en 1941.
Je pourrais résumer sa vie ainsi. Mais elle m’en voudrait. Et elle aurait raison ; on ne résume pas la vie de qqn de son acabit comme on résumerait la vie de Mme Dupont (d’ailleurs Mme Dupont ne se serait pas suicidée, elle aurait fait chier la société jusqu’à la fin de sa vie de sa figuration vaine et légumineuse agrémentée de plaintes et d’insatisfaction permanente). Tient, ça me rappelle un certain post du 21 février 2005...
Enfin je m’égare

Donc Virginia a écrit une trentaine de livres, dont le très célèbre Mrs Dalloway dont il est question dans The Hours, et La traversée des apparences que je lis en ce moment. D’habitude, j’ai un peu de mal à accrocher avec tout ce qui n’est pas contemporain, mais étant donné que Virginia était en avance sur son temps (c’était une bi féministe-terme qu’elle détestait-et ‘révolutionnaire’-à l’écrit du moins), ça se lit sans trop de mal… enfin je n’en suis quand même qu’à la page 350 alors que ça fait 3 semaines que je l’ai et que la bibliothèque me somme de le rapporter toute affaire cessante. Oui mais c’était le bac blanc.

Il est question dans ce livre de Rachel, une jeune femme qui ne s’intéresse qu’au piano (du moins dont les autres personnages croient qu’elle ne s’intéresse qu’au piano) et qui s’ennuie pas mal dans son existence, étouffée par le folklore des us et coutumes de la bourgeoisie : la ‘comédie mondaine’.
Une phrase de la très belle préface par Viviane Forrestier résume bien ça : ‘Pour Rachel, pour Virginia, une telle mascarade dont le but est de rassurer, les effraie, au contraire ; elles ne parviennent pas à rejoindre le troupeau des zombies qui dorment leur vie, anesthésiés par les systèmes, du berceau à la tombe’. Ce passage-là également : ‘Ils [les personnages] continueront de s’ennuyer, fuyant l’horreur de la mort, les ravages affectifs, l’évidence de la perte permanente que représente la vie. La prudence l’emporte sur tout élan, le conformisme sur toute curiosité. Tout événement déclenche aussitôt le mécanisme qui l’annule, ou, du moins, le banalise. Il ne reste plus qu’à ressasser cette vieille existence depuis longtemps rabâchée’

Rachel finira par mourir d’une fièvre (j’ai lu la fin hihi)

Bonne nuit les petits