11 juillet 2005

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Ce qu’il y a de bien quand on fait les soldes, c’est qu’on développe toutes sortes de maladies mentales (je sais, ce n’est pas un scoop, il suffit de voir la tête de celles qui sont rôdées dans ce domaine pour s’en persuader).

Par exemple, et en ce qui me concerne, le choix cornélien qui s’impose entre 2 (dans le meilleur des cas) vêtements.
Primo on aperçoit le jean qui fait concurrence à celui (ceux) qu’on a déjà en main. On attend un peu avant de s’en saisir, le temps de bien se mettre en tête que si on se dirige vers le jean, on risque gros, et que notre budget ne pourra pas supporter qu’un jean supplémentaire lui soit soustrait. Ces considérations étant superbement superfétatoires, on s’avance tel un condamné vers le jean en question. On se met à espérer de tout cœur que notre taille ne soit pas disponible, le cas échéant une insoutenable hésitation nous sera épargnée.
Secundo, on s’aperçoit que notre taille est disponible (bien sûr, s’il n’y avait pas eu un tel enjeu, notre taille n’aurait pas été dispo). A partir de ce moment, la gymnastique des yeux se met en place. Lequel choisir ?? Ceux qui sont habitués à suivre des matchs de tennis ou de ping pong n’en ressortent pas trop meurtris. Ce n’est pas le cas des autres, dont les yeux finissent par être injectés de sang, ou qui tombent raides morts dans le pire des cas.
Ceux qui arrivent malgré tout à en réchapper, brandissant le jean vainqueur au-dessus de leur tête en poussant un cri de guerre, auront de graves lésions cérébrales se manifestant par des achats compulsifs et déraisonnés.

Autre exemple, et en ce qui ne me concerne pas, camper de nuit devant les boutiques. Alors ça… Le paroxysme de la dépendance soldienne. La métamorphose de la folie individuelle en folie collective dévoilée au grand jour, et filmée par les caméras télé. Les gens qui se piétinent pour attraper leur butin qu’ils avaient caché la veille dans un endroit secret.
Ces cas-là sont irrécupérables, pour le plus grand plaisir des magasins qui les dressent pour en faire des dépendants de l’achat soldesque.

Encore un autre exemple ?
Les soldes, c’est le rendez-vous des poussettes. Le truc insupportable. J’en ai développé une phobie (en réalité, c’est à cause du bus que j’ai la phobie des poussettes).
Ces parents inconscients qui font des bébés alors qu’une météorite va s’écraser sur Terre en 2014, qu’il n’y aura plus d’eau sur la planète d’ici 30 ans et que la végétation sera devenue aussi rare que le pétrole, que la couche d’ozone sera réduite à néant alors même qu’elle n’aura subi en différé que les rejets carboniques des années 50, que les bombes atomiques vont fuser aux quatre coins de la Terre, qu’on ne pourra plus vivre mais s’efforcer de survivre…
Et qui justifient cette insouciance par le devoir inné de procréer AMEN
Et qui en plus nous font subir les conséquences de leur insouciance à grand renfort de coups de poussette dans les tibias et de barrages de rayons.
Et ces gamins à qui on n’a jamais appris que coller des sucettes sur les pantalons des gens, ça ne se fait pas.
S’il y a bien quelque chose de terrifiant dans les soldes, c’est bien toutes ces poussettes belliqueuses et ces armées de morveux insupportables.


Heureusement, il y a un remède à tout : acheter ses vêtements hors soldes : comme c’est beaucoup plus cher, on se restreint à un seul jean donc pas d’hésitation possible, pas de ruée meurtrière, et surtout PAS DE POUSSETTES, nom d'un lombric neuroplégique.